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Un nouveau président pour la cave de Tain

Elu le 24 novembre à la tête de la cave coopérative de Tain, Claude Laÿs poursuit l’ambition de pérenniser le volume d’activité en accompagnant les installations.

La cave de Tain, qui compte 260 adhérents coopérateurs sur un total de 1100 ha, a choisi son nouveau président le 24 novembre. Comme ses prédécesseurs, Claude Laÿs, 47 ans, élu depuis 2002 au conseil d’administration, place parmi ses priorités le renouvellement des générations de coopérateurs. Lui-même, exploitant sur l’appellation Crozes-Hermitage, adhère à la cave de Tain depuis 1998 et s’est rapidement investi dans les commissions traitant du foncier et des coteaux.

« On a l’ambition de rester autour de 1 000 ha : on est dimensionné pour ça », indique le nouveau président. Le défi n’est pas de croître en volume, mais de sécuriser les apports face à une pyramide des âges vieillissante. « Cela fait une dizaine d’années que l’on s’est attaqués au sujet, en imaginant des solutions pour nos adhérents en fin de carrière n’ayant pas de repreneur. Parallèlement, on a travaillé à recruter des jeunes pour s’installer. »

Installation de jeunes viticulteurs

Parmi les outils mobilisés, la création de Groupements fonciers viticoles (GFV) a permis d’acquérir une vingtaine d’hectares de vignes plantées en Croze-Hermitage, Saint Joseph, Cornas et en IGP. « Ces surfaces ont été proposées en fermage à une quinzaine de jeunes pour conforter leur installation. Pour garantir qu’elles resteront dans le giron de la coopérative, même si ces jeunes décident plus tard de partir, on n’a pas conclu des baux ruraux classiques mais des baux cessibles hors cadre familial, d’une durée de 18 ans avec un pas de porte suffisamment important pour que, s’ils quittent la coopérative, ils ne partent pas avec les vignes, qui peuvent être confiées à un autre viticulteur. » Dans le même objectif de sécuriser les apports, des parcelles acquises en propre par la cave de Tain sur Cornas, il y a quelques années, ont été confiées à six jeunes viticulteurs à travers une vente temporaire d’usufruit de dix ans.

« La création des GFV a entraîné un bénéfice collatéral, remarque le nouveau président de la cave. Les plus de  300 investisseurs, qui touchent une gratification en bouteilles et sont invités à des évènements, sont des habitants du pays et des amateurs de vin. Cela a créé une communauté de passionnés, qui a des retombées positives en termes d’images et crée une bonne émulation autour de notre cave. »

L’autre grand défi  sera celui de la valorisation, en particulier pour faire face aux restrictions d’usage sur les phytos. « La conversion bio est une solution largement adoptée pour les parcelles en plaine et mécanisables, mais le retrait progressif des matières actives pose de gros soucis sur les nombreuses vignes en coteaux, note Claude Laÿs. Face à la hausse des coûts de production, on doit aller chercher plus de valorisation sur tous les marchés qui existent. »

ARTICLE PUBLIE SUR LE SITE VITISPHERE.COM – Par Bérengère Lafeuille Le 16 décembre 2021